Les martyrs d’Otrante et la canonisation

Dans notre article du jour nous allons évoquer l’histoire de martyrs d’Otrante et expliquer le processus de canonisation.

L’histoire des saints martyrs d’Otrante est celle de 800 chrétiens qui ont été massacrés le 14 aout 1480 par les Turcs guidés par Gedik Ahmed Pacha pour avoir refusé d’abandonner leur foi et de se convertir de force à l’islam.

Gedik Ahmed Pacha était un musulman originaire d’Albanie, général et grand vizir de l’empire ottoman durant le 15ème siècle. Il participa notamment aux campagnes d’Anatolie et d’Albanie et commanda la marine ottomane durant les règnes des sultans Mehmed II et Bajazet II. Il fut exécuté le 18 novembre 1482 à Andrinople (Turquie actuelle) en raison de la faible confiance qu’avait en lui le sultan Bajazet II.

Le Sac d’Otrante est un évènement tragique ayant eu lieu en juillet 1480 durant l’attaque de ladite ville d’Otrante dans les Pouilles en Italie actuelle durant les conquêtes ottomanes en Méditerranée. La ville tomba en 2 semaines après le débarquement ottoman le 28 juillet 1480. Selon les informations relayées, environ 12 000 personnes furent tuées et de nombreux autres dont des femmes et des enfants réduits en esclavage. À la suite de cette bataille, la ville entra sous domination ottomane durant une année environ et ne sera libérée que par les forces chrétiennes menées par Ferdinand 1er de Naples en 1481 après la mort du sultan Mehmed II.

Ils furent canonisés le 12 mai 2013 par le Pape François, auquel nous avons déjà consacré un article que vous pouvez lire ici, sur la place Saint Pierre à Rome.

La canonisation est une déclaration de la part de l’Église de la sainteté d’une personne, la plaçant comme modèle pour les fidèles. La canonisation est universelle alors que la béatification peut être limitée à une échelle géographique ou à un ordre. Les conditions de béatification sont pour un martyr la reconnaissance d’avoir été tué pour sa foi et pour une autre personne la nécessité d’un miracle attribué à son intercession. Pour une canonisation, on devra avoir connaissance d’un second miracle. La personne béatifiée est appelée « bienheureuse » alors que la personne canonisée est appelée « sainte ».

3 critères composent la procédure commune : le candidat est mort en situation de sainteté, il est dépositaire d’un rayonnement spirituel important après sa mort avec des témoignages humains en attestant et a accompli deux miracles a minima.

Le processus se déroule par un procès en canonisation. Celui-ci peut être demandé par tout baptisé ou groupe de baptisés. Le dossier doit être instruit par son porteur et amené à Rome, on l’appelle le postulateur. Si l’instruction préalable, le postulateur envoie une requête à l’évêque du diocèse de décès du candidat qui peut accepter la requête et reprendre le dossier. L’évêque transmet alors le dossier instruit à la Congrégation pour la cause des saints qui se charge de l’instruction finale.

Au terme du procès, la Congrégation composée d’évêques et de cardinaux vote. Ce verdict est remis au Pape qui déclare ou non la canonisation.

La procédure est longue et couteuse. C’est pourquoi le Pape François a tenu à mettre en place une grille des moyens qui peuvent y être alloués afin de limiter les inégalités entre diocèses et la surreprésentation des européens.

Il existe également la procédure de canonisation équipollente où le Pape peut canoniser un individu par décret en conséquence d’un culte ancien envers l’individu et la reconnaissance de ses vertus ou de son martyre.

Nous espérons que cet article vous aura intéressé et nous vous enjoignons à consulter les autres sur notre site.

En vous souhaitant une belle fin d'année,

L’équipe de Je Crois en Dieu

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